Les agriculteurs entendent maintenir les marchés alimentaires

Le duricissement des conditions de confinement de la population se traduit notamment par l'interdiction des marchés, décision que le gouvernement a prise malgré l'opposition des organisations agricoles, mais en prévoyant des dérogations. Il est laissé aux préfets la possibilité d' autoriser certains marchés alimentaires répondant "à un besoin d’approvisionnement de la population" s’ils accueillent moins de 100 personnes. Solution qui ne ravit pas le président de la chambre d'agriculture de Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, pas plus que le président de la CR47 Pascal Béteille. Ce dernier commente notamment:
"Suite aux annonces du Premier Ministre sur la fermeture des marchés alimentaires ouverts, la Coordination Rurale 47 lance un appel auprès de tous les maires des petites communes du département afin de demander des dérogations à la Préfecture de Lot-et-Garonne pour la réouverture immédiate de ces marchés." Ces marchés, selon lui ont des avantages:
limiter les déplacements vers les grandes surfaces; diluer la foule dans les magasins; rendre service aux populations qui n'ont pas la possibilité de se déplacer; permettre aux agriculteurs de vendre leur marchandise; proposer et rendre accessible l'achat de produits frais locaux à tous ceux qui attendent une alimentation de qualité même en période de confinement,
"Faire ses courses dans un espace non clos relève du bon sens de toute évidence. La Coordination Rurale 47 demande à ce que les maires se mobilisent pour la réouverture de leur petit marché de campagne. Ces commerces sont tout à fait en mesure de faire respecter les gestes barrières."
Serge Bousquet-Cassagne ironise quelque peu:
"Grave erreur que le « en même temps ».
Dire tout et son contraire n’a jamais été une solution surtout en temps de guerre. Édouard PHILIPPE, hier soir, ferme les marchés de plein vent et « en même temps » laisse la possibilité aux maires et aux préfets de déroger !
Grave erreur que de fermer ces marchés.
Comment voulez-vous que « en même temps » nous les paysans nourrissions si nous n’avons pas de point de vente au bout de la chaîne de production. Les supermarchés n’y suffiront pas sachant que leurs centrales d’achat ferment faute de personnel et d’approvisionnement espagnol.
Les ventes à la ferme permettent de suppléer bien sûr mais pas pour l’ensemble de la population. Je demande à tous les maires du Lot-et-Garonne de laisser ouvert les marchés de plein vent dans les conditions strictes du respect des gestes barrières de sécurité.
« En même temps », je demande à Madame la Préfète d’accorder les dérogations."
De son côté la FNSEA avait elle-aussi demandé le maintien de ces marchés. "le risque de contamination n’est pas plus élevé que dans les autres formes de commerce. Au contraire, en maintenant la diversité des points d’approvisionnements, nous évitons les regroupements de consommateurs propices à la propagation du virus. Il nous parait essentiel pour notre pays de tout mettre en œuvre pour permettre les approvisionnements de ces marchés en produits alimentaires."