Le collectif Cap'Eau épingle la politique de l'eau dans le Bassin Adour-Garonne


Une cinquantaine d' associations, dont la SEPANSO, UNIMATE, UFC Que Choisir, et Bio d'Aquitaine critiquent durement la politique de l'eau dans le Bassin Adour-Garonne


Le collectif Cap'Eau épingle la politique de l'eau dans le Bassin Adour-Garonne
L'eau, bien précieux s'il en est, se trouve une fois de plus comme une source de discorde entre la ville et la campagne, entre l'appareil productif et l'écologie. La démarche Cap'Eau présentée à Bordeaux au siège de Bio d'Aquitaine, et qui est le fruit de la concertation d'une cinquantaine d'associations du Bassin Adour Garonne (à caractère écologique, d'agriculture biologique, ou de défense des consommateurs) est en en effet vouée à faire plus que des clapotis à travers le grand sud-ouest. Surtout lorsque l'on sait que côté industriels et agriculteurs dits productivistes on ne tient pas trop, dans le contexte actuel, à "se mettre de ficelles aux pattes" comme aurait dit Claude Allègre. Mais Cap'Eau demeure sur la ligne de ce Grenelle l'Environnement venu dans le cercle hexagonal en des temps où la crise ne s'était pas encore manifestée. Cap'Eau se référe à l'état des lieux dressé par l' Agence de l'Eau Adour-Garonne elle-même, et selon lequel "la situation en matière de préservation, de restauration des eaux et des milieux aquatiques est alarmante". Cap'Eau appuie son argumentation par une carte où le rouge n'épargne que la montagne, et les zones les moins agricoles. On ne voit donc que rivières durablement polluées par les produits phytosanitaires et les nitrates, captages d'eau menacés d'abandon, risques accrus pour les consommateurs....

L'agriculture en question

Le collectif Cap'Eau épingle la politique de l'eau dans le Bassin Adour-Garonne
Pour le collectif "la politique française de l'eau est purement et simplement inféodée à la politique agricole française, et dans les faits, conduite depuis trente ans par le ministre chargé de l'agriculture". Le Bassin Adour Garonne, estiment les porte-parole du collectif, est aussi placé sous l'influence de la FNSEA, des Chambres d'Agriculture, des grosses coopératives. Selon eux ces structures toutes puissantes manoeuvrent de plus pour que les associations de consommateurs ou de défense de l'environnement ne soit pas représentées dans les commissions. Ainsi le Comité de Bassin est considéré comme "un faux Parlement de l'eau". "On assiste à un déséquilibre entre les organisations socioprofessionnelles (lobbies agricoles, industriels, distributeurs d'eau) et les associations..."Pour Cap'Eau, cette politique "s'est traduite par une inefficacité substantielle, sinon un échec patent dans l'action de réduction des pollutions diffuses d'origine agricole". Et d'invoquer "le principe pollueur payeur non respecté", "la perversion du système", "le fait que les agences de l'eau fonctionnent comme un bureau d'aide sociale", ou "qu'elles sont devenues des mutuelles"
Quant au SDAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau) d'Adour-Garonne qui doit être bouclé le 11 mai "il contient, affirme le représentant de la (SEPANSO) des mesures vagues qui sont l'émanation d'un discours de la FNSEA entendu depuis 30 ou 40 ans".

Seule, la bio....

C'est dire que l'agriculture est largement mise au piloris. Mais aux yeux des écologistes, il y a agriculture et agriculture. Celle qu'il faut encourager selon eux, c'est uniquement la bio. A cet effet celle que pratique Dominique Lecomte en Dordogne était citée en exemple. Celui-ci, grâce à un retour aux méthodes agronomiques toute de même largement enseignées dans les écoles d'agriculture- rotations culturales, utilisation de la matière organique- est parvenu à réduire dans de fortes proportions l'eau d'irrigation sur maïs, et à supprimer tous les produits de synthèse. Utilisant en partie des variétés de maïs "de pays", il obtient des rendements de l'ordre de 80 quintaux à l'hectare. Dominique Lecomte qui n'ignore pas qu'il serait illusoire d'espérer atteindre "le tout bio", exprime toutefois une position plutôt modérée qui est d'arriver "à l'arrêt de la monoculture du maïs" et à faire en sorte "que les agriculteurs comprennent qu'ils ont intérêt à faire autre chose". A ses yeux il est temps "de sortir d'un schéma vieillissant. L'avenir n'est pas dans la monoculture du maïs".
Cap'Eau exprime ses positions et ses propositions dans "kit" -une plaquette qui contient quelques 13 fiches spécifiques- qui est destiné aux acteurs institutionnels de la politique de l'eau en Adour Garonne. Le collectif estime notamment "que la politique de l'eau doit s'imposer à la politique agricole et non l'inverse", qu'il faut "organiser une participation citoyenne" et "renforcer les services publics de l'eau".
Mardi 28 Avril 2009

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