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La nutrition animale entre dynamisme et tension



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Dans une ambiance géopolitique instable, le secteur de la nutrition animale reste mobilisé sur les enjeux de la souveraineté alimentaire française et européenne, en tant que maillon essentiel des filières agricoles et agroalimentaires, au carrefour des productions végétales et animales.
En France, il retrouve un certain dynamisme malgré un environnement économique et sanitaire très tendu. Depuis 2023, la production d’aliments composés est ainsi repartie à la hausse, avec une progression établie à +0,9 % sur la campagne 2024-2025 et prévue à +1 % pour la prochaine. Une progression qui devrait permettre d’atteindre une production de 20 millions de tonnes d’aliments composés pour 2025-2026.
Cette reprise est cependant fragilisée par les risques d’épizootie en France et reste dépendante de l’avenir et donc de l’attractivité des activités d’élevage. Si le secteur retrouve des ratios économiques proches de ceux constatés en 2019, c’est-à-dire avant les grandes perturbations causées par la crise Covid 19 et la guerre en Ukraine, il est confronté à la hausse marquée des coûts industriels et logistiques et freiné par des capacités d’investissement trop limitées.
Le Syndicat National de l’Industrie de la nutrition Animale (SNIA) estime nécessaire de rechercher de nouveaux leviers de compétitivité et de trouver les capacités d’investissement utiles à la consolidation du secteur et à la poursuite de ses recherches et de ses développements en matière de décarbonation et de performance environnementale des filières d’élevage.

De trop faibles capacités d’investissements

Les professionnels sont ainsi sous tension face aux investissements qui doivent leur permettre d’accompagner la modernisation des outils industriels, renforcer la compétitivité et répondre aux enjeux environnementaux.
Les indicateurs publiés « matières premières destinées à l’alimentation animale » enregistrent le niveau le plus bas depuis 5 ans et le prix moyen des aliments pour animaux est orienté à la baisse depuis 2 ans. Toutefois, dans ce contexte, le secteur observe de près les perturbations constatées sur le cours des produits de soja. Ces indicateurs « matières premières » n’intègrent pas une autre réalité que connaissent également de nombreux secteurs industriels. L’augmentation des charges de fonctionnement et de financement de l’activité pèse en effet lourdement sur sa dynamique. Le secteur a en effet vu les différents coûts de production (Main-d’œuvre, énergie, logistique, maintenance…) augmenter de + 15 à + 20 % entre janvier 2021 et septembre 2025.
Les outils de production du secteur (300 usines en France) ont majoritairement été construits au cours des 3 décennies 70, 80 et 90. Ils font l’objet d’investissements réguliers souvent orientés pour répondre aux évolutions des nombreuses réglementations qui s’appliquent au secteur.
Ce parc industriel est un atout, car aujourd’hui, les ratios économiques laissent peu de place à des investissements d’envergure telles de nouvelles usines.

On estime que le coût de construction hors foncier d’une usine d’aliments atteindrait au minimum 15 à 20 millions d’euros pour une unité spécialisée « simple » de 250.000 tonnes par an. Selon les hypothèses travaillées avec TECALIMAN, le centre technique du secteur, cet investissement devrait être porté à 30 millions d’euros pour intégrer davantage de nouvelles techniques de fabrication telle la robotisation une meilleure performance énergétique … mais aussi pour répondre aux besoins du marché français caractérisé par une forte segmentation de la production nécessitant un projet plus complexe.

Les indicateurs financiers du secteur révélés par l’observatoire économique du Crédit Agricole ne permettent pas de financer un tel projet sans un soutien externe. En effet, le secteur reste structurellement sous capitalisé, en dessous la moyenne de l’industrie agroalimentaire. À 0,7 %, la part de son résultat net dans son chiffre d’affaires est en hausse, mais les capacités d’autofinancement du secteur atteignent seulement 1,3 % de son chiffre d’affaires. à 19%, ses marges brutes restent faibles pour une activité industrielle nécessitant de lourds investissements.

La nutrition animale aux côtés des éleveurs français

Volontaristes, les fabricants d’aliments restent cependant mobilisés pour accompagner les éleveurs dans leur ambition de répondre à la demande française et qui maintiennent, construisent, rénovent ou agrandissent leurs élevages. Il s’agit de les accompagner dans le maintien et le développement de la production en France en leur apportant des solutions pour assurer la multi performance des activités : réduire les émissions de carbones, contribuer à la compétitivité, investir et innover pour la qualité des produits animaux, la santé et le bien-être animal.

En 2024, le SNIA a obtenu le label Engagé RSE "Exemplaire" pour sa démarche « RESPONS 2.0 », témoignant de l’intégration pleine et entière de la responsabilité sociétale dans les actions syndicales et sectorielles. Filière résiliente et encrée dans notre économie et nos territoires, la nutrition animale œuvre également pour renforcer son attractivité. Avec plus de 50 métiers différents, elle s’adresse à tous les types de profils et vise 300 recrutements par an.

Réduction de -20 % des GES d’ici 2030 : l’engagement des entreprises de la nutrition animale

Le secteur de la nutrition animale a l’ambition de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la part alimentaire des animaux d’élevage d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le secteur travaille sur l’ensemble de ses leviers et notamment, l’approvisionnement en matières premières bas carbone, des solutions nutritionnelles innovantes et des avancées technologiques. Sur la provenance des matières premières, comptant pour 80 % de l’empreinte carbone des aliments composés, les entreprises développent des filières de protéines végétales locales et luttent contre le risque de déforestation importé. 73 % des matières premières utilisées par les fabricants d’aliments composés sont ainsi d’origine française.

(D'après le communiqué)
Jeudi 13 Novembre 2025

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