Les Lisztomanias consacrent le grand retour de Franz Liszt



Pascal Amoyel et Francis Huster sur la scène d'Equinoxe (ph Paysud)
Pascal Amoyel et Francis Huster sur la scène d'Equinoxe (ph Paysud)
Il est encore, Dieu merci, quelques esprits vagabonds qui, en ces temps mondialisés, secoués par les orages, n'ont pas les yeux rivés sur le triple A ou le CAC40, préférant les volutes de la musique, aux soubresauts des graphs affolés des journaux économiques. En cette année 2011, marquée par le bicentenaire de la naissance de Franz Liszt -lequel suivait celui de son ami Frédéric Chopin- ils avaient -et ils ont encore grâce aux flots des sorties de disques de fin d'année- une rare occasion de se laisser emporter par le charme de l'univers musical romantique. Comme en littérature, ce dernier à la vie dure, et bien souvent il offre un refuge, une source que l'on aime retrouver. Rêveries de promeneurs solitaires aujourd'hui? Non si on en croit le succès des compositeurs du 19e siècle. Ces musiques n'évoquent pas en effet les mièvres beautés, mais agitent les sensibilités et les passions, les dirigent vers les piliers de nos civilisations: amour, justice, religions, révolutions... La contribution de Liszt fut essentielle. Pianiste virtuose, mais aussi compositeur il apporta des accents nouveaux à la musique, ouvrant la porte aux genres contemporains, et, à travers ses engagements, il montra que, dans la société, l'artiste talentueux est bien plus qu'un simple saltimbanque, peut-être un demi-Dieu.
Peut-être parce que jugé trop grand, trop fort, Franz Liszt souffrait d'une certain éloignement de "l'intelligentsia" et du public. C'est ce à quoi le commissaire officiel à l'année Liszt en France, Jean-Yves Clément, faisait allusion dernièrement, en déclarant "qu'il y avait eu du boulot" pour mettre en scène l'année Liszt.

Pascal Amoyel et Francis Huster

La statue offerte par la Hongrie (Ph J-Y C)
La statue offerte par la Hongrie (Ph J-Y C)
Le Berry, à l'ombre de George Sand, de Nohant à Châteauroux, et même à Paris, aura largement contribué au grand retour du Hongrois. Cela en grande partie grâce aux Festival de Châteauroux, dont le fondateur est le très lisztien et chopinien Jean-Yves Clément. C'est évidemment George Sand qui fut à l'origine de cette mise à l'honneur de la province. Liszt lui-même suggéra à George Sand l'organisation d'un festival à Châteauroux. Celui-ci naquit bien plus tard, il y a 10 ans, à travers les Lisztomanias. Le millésime 2011, comme on le sait, a été exceptionnel avec la programmation du Christus de Liszt, en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides, à Paris. Un oratorio interprété par le Choeur et l'Orchestre Symphonique de la radio Hongroise et des solistes de talent, qui fut diffusé en direct sur France Musique. En ce 22 octobre, jour de naissance de Franzi, pour beaucoup d'auditeurs, ce fut une découverte permettant de mesurer le génie du Liszt religieux et compositeur, en même temps que la parfaite exécution de l'ensemble hongrois. Espérons que ce grand moment donnera lieu à CD ou DVD... La semaine à la mémoire de Liszt se poursuivait avec une belle programmation à Châteauroux, dans la somptueuse salle Equinoxe, mais aussi dans plusieurs cafés de la ville, ou se produisaient très démocratiquement, et en toute convivialité, une fournée de jeunes pianistes virtuoses.
Dans la même semaine la République Hongroise et l'Institut hongrois en France saluaient par un geste historique l'implication de Châteauroux dans l'esprit lisztien en faisant don à la ville d'une statue du pianiste-compositeur réalisée en feuilles de cuivre rouge par Istvan Madarassy. La cérémonie s'est déroulée en la Chapelle des Rédemptoristes en présence de Geza Szöcs, le ministre de la Culture hongrois. La programmation musicale arrivait à son terme le samedi 29 octobre sur le thème de "Liszt, le piano mystique" avec la contribution de Pascal Amoyel et de Francis Huster. Un beau couple entre la musique du compositeur et les textes des Harmonies Poëtiques et Religieuses de Lamartine. Excellente communion, parfaite harmonie, entre le style clair et envoûtant comme un ciel de printemps fleuri du pianiste, et celui du comédien dont la voix égrenant les rimes musicales et les yeux rêveurs paraissent, eux-aussi, tournés vers la lumière....
G.G.
Mercredi 2 Novembre 2011

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