Viticulture girondine: deux journées à la campagne


La profession dresse l'état des lieux et s'organise face à la crise. Alors que de nombreuses exploitations sont en difficultés


Ph Paysud
Ph Paysud
La viticulture girondine qui a connu jusqu'aux années 2000 une période plutôt faste n'en finit pas de vivre une situation de crise de marché. Le moral des viticulteurs est au plus bas, et ce, d'autant plus que personne ne croit aux solutions miracles qui seraient capables d'éclairer l'horizon. On attend cependant avec une certaine impatience l'annonce par le CIVB (Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux) "d'un plan bordeaux". Il est à parier cependant que celui-ci portera plus sur le long terme que sur l'urgence actuelle. De plus, d'autres éléments exaspèrent les viticulteurs autres que ceux des grands châteaux qui représentent le gros de la production de vin du Bordelais. La commission des comptes de l'agriculture, bien que constatant la forte dégradation du revenu agricole national en 2009, détecte une hausse de... 166% du revenu girondin! La chambre d'agriculture de la Gironde qui était réunie en session estivale à Sadirac -et qui avait déjà réagi à cette annonce- a jugé "scandaleux" ce chiffre. L'affaire fait suffisamment de vagues pour que la Direction Départementale des Territoires et de la Mer ait décidé de demandes des explications au plan national. Cette statistique ne va pas en effet du tout dans le sens ce celles que citent les syndicalistes du département. A l'issue du conseil d'administration décentralisé en plein Entre-deux-Mers viticole, à Sauveterre-de-Guyenne, les responsables de la FDSEA -Denis Lurton, Patrick Vasseur, Magali Vérité (JA)- ont en effet indiqué que selon une étude du Centre de Gestion, 30% des exploitations viticoles girondines sont en difficultés. D'autres indications, côté Crédit Agricole, font état de 20% des clients viticulteurs de la banque verte à la peine....

La question du prix

L'autre point qui exaspère la masse des viticulteurs du Bordelais est le décalage entre les prix des vins des grands châteaux et les autres, notamment les bordeaux et bordeaux supérieurs. On déplore ainsi que le prix du tonneau de vin ne soit que le même celui d'une bouteille de margaux..."Autrefois, dit un responsable, les grands crus tiraient le reste de la production sur le marché. Aujourd'hui ce n'est plus le cas". Le marché national plombé par la crise et les diverses dispositions décourageant les consommateurs de vin, n'est pas en mesure de faire repartir la demande. Celle-ci ne peut être qu'à l'exportation, notamment vers la Chine. "Mais à 1, 20 € la bouteille, ce la ne règle pas le problème" constate un viticulteur.
Au cours de la session de la chambre d'agriculture Joël Bonneau et Bernard Solans faisaient part des conclusions d'un groupe de réflexion viticole que l'on retrouvera sans doute en partie dans le plan bordeaux. Il s'agit notamment de renforcer l'interprofession, de créer des groupements pour "contractualiser" avec le négoce. Mais aussi d'agir sur le potentiel de production par l'arrachage, la jachère, ou la mise en place de quotas.
Le ralentissement de l'économie viti-vinicole n'est pas sans incidence que sur les structures professionnelles. Ainsi la chambre d'agriculture de la Gironde a-t-elle adopté après deux années de réflexion un "plan stratégique" qui réorganise sous l'égide de l'assemblée consulaire les organismes de développement de terrain (ADAR et centres oenologiques). La nouvelle organisation doit être opérationnelle au 1er janvier 2011.

L'exemple de Sauveterre

Viticulture girondine: deux journées à la campagne
Le président de la chambre d'agriculture Bernard Artigue, et celui du conseil général de la Gironde Philippe Madrelle ont signé par ailleurs la charte "agriculture, forêt et urbanisme pour une gestion économe et partagée de l'espace rural". Le préfet de la région Aquitaine Dominique Schmitt qui tient beaucoup à la mise en place de ce code de bonne conduite, le signera lui-aussi prochainement. Philippe Madrelle soulignait pour sa part toute l'importance ce cette charte dans la préservation des espaces fonciers, et parallèlement s'inquiétait une fois de plus des conséquences de la réforme territoriale en matière de financements.
Tout n'est pas si noir cependant en Gironde. Les membres de la chambre d'agriculture retrouvaient sur la ferme de Bernard Lafon à Sadirac les spécialités de la nouvelle marque "Secrets de Vigne" en même temps que celles de Bienvenue à la Ferme. Une couverture de bâtiment en panneaux photovoltaïques témoignait de l'orientation écologique de la ferme "Oh! Légumes oubliés". Le lendemain à Sauveterre, le conseil d'administration de la FDSEA visitait les remarquables installations de la cave coopérative d'une capacité de 100 000hl et qui permettent la mise en oeuvre des techniques modernes de vinification. La viticulture girondine n'a pas encore rendu les armes.
Vendredi 9 Juillet 2010

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