Agrimip Sud-Ouest habille l'innovation en vert


Une filière maïs plus écologique, des polyphénols pour vivre plus longtemps, un biofertilisant qui remplace en partie l'apport d'azote chimique....


Patrick Roché présente un échantillon de ce qui remplace  l'engrais chimique (Ph Paysud)
Patrick Roché présente un échantillon de ce qui remplace l'engrais chimique (Ph Paysud)
Cela n'emballera certainement pas les écologistes de vieille école: il apparaît que la science et la recherche peuvent à la fois prendre en compte la protection de l'environnement et le développement économique. Le pôle de compétitivité Agrimip Sud-Ouest qui fusionne les structures de Midi-Pyr,énées et d'Aquitaine, et dont les axes s'inscrivent dans le programme des investissements d'avenir (IDEX,LABEX) en fait la démonstration dans le domaine agricole et agro-industriel. L'Université, les Instituts, quelque 182 adhérents-dont 182 entreprises- encouragent l'innovation dans le cadre d'un concept basé sur les agrochaines (tout ce qui concerne un secteur, directement ou indirectement, comme par exemple ce qui va de la semence de maïs au foie gras). Démarche d'agriculture écologiquement intensive découlant du génie de l'homme, et pas seulement d'un simple retour à la nature.
Sur les deux régions le pôle mobilise 1 milliard d'euros. Des animateurs de ce pôle -Patrick Roché, directeur général, Thierry Blandinières, vice-président, et Fernando Leal Calderon, chercheur et vice-président- sont venus à Bordeaux lever le voile sur quatre ou cinq projets qui ouvrent des perspectives assez extraordinaires. Cela en préambule à l'assemblée générale d'Agrimip qui doit se tenir à Gradignan, le 21 mars. Le thème de ces instances situe à lui seul l'esprit qui règne dans le pôle:"Principe de précaution:un frein à l'innovation?".
En quatre ans 238 projets ont été labellisés permettant aux entreprises de développer leurs innovations et d'utiliser plus de 500 millions d'euros, et de créer 2 200 emplois.

Voyage dans le futur

Tous les projets découlant de l'agriculture ne sont pas alimentaires. C'est par exemple le cas de Vegeplast à Tarbes qui fabrique 2 millions de capsules à café par jour à partir du maïs... Thierry Blandinières -qui est aussi PDG de Delpeyrat- a insisté sur l'intérêt qu'a la région à conserver la production de cette céréale sur laquelle s'appuient les filières qualité. C'est pourquoi le programme Maïseo mis en oeuvre avec le soutien d'Agrimip, en collaboration avec de nombreux partenaires, dont le groupe coopératif Vivadour vise à concilier impératifs environnementaux et économiques par le recours aux technologies. "Des systèmes d’information permettront le pilotage fin de nouveaux itinéraires de cultures, basés sur l’utilisation de variétés de maïs adaptées aux stress hydriques et sur des Outils d’Aide à la Décision alimentés par les tous derniers développements en matière de données satellites et météorologiques, articulés par des modèles de calcul performants. Ces mêmes briques technologiques seront utilisées en parallèle pour améliorer le suivi hydrique au niveau du bassin versant de la Neste et ainsi permettre l’optimisation de l’estimation et de la gestion des ressources en eau.".
Le programme Neurophénols vise à utiliser dans le domaine des alicaments, les polyphénols que l'on trouve dans le raisin et les fruits rouges largement cultivés dans la région. Ces substances réputées anti-oxydantes, anti-vieillissement, et protéger contre le cancer doivent être extraites et réintégrées dans les aliments. Un autre programme de recherche vise à obtenir du caviar sans avoir à sacrifier l'esturgeon femelle. On sort de l'alimentaire direct avec cette entreprise de Libourne -Vitirover- qui a mis au point un robot désherbeur des vignes.. Le programme E-Pasto qui concerne également l'Espagne, est un système qui permet de limiter par des moyens informatiques instaurant des barrières virtuelles, les parcours des troupeaux. Mais c'est peut-être l'invention d'Agronutrition, laquelle a déjà fait l'objet d'applications, qui aura le plus fort impact. Son axe Néorfertil porte sur la production d'une poudre assez miraculeuse puisqu'elle remplace en partie les engrais chimiques azotés sur grandes cultures (mais aussi sur terrains de sports et golfs). Cet engrais écologique exploite les micro-organismes du sol qui favorisent le croissance des plantes. Avec 20% d'engrais azoté chimique en moins on obtient même 10% de plus de rendement. Les quatre principaux projets sont sélectionnés pour le Prix Agrimip des Lycéens.
Jeudi 28 Février 2013

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