On avait cru dans ces villes, où on ne voit même plus les étoiles, que tout était maîtrisé, que l'on était à l'abri de l'imprévu, que même les caprices du temps ne pouvaient dérégler le déroulé du quotidien. Il est vrai que dans cet univers de rupture avec la nature dans lequel les populations s'agitent sans jamais avoir connu les frimas des gelées sur l'herbe, l'angoisse des arbres qui s'inclinent sous la tempête, les piques du vent du nord qui fouette le visage, ou la quête du bois pour se chauffer, a produit un citoyen en quelque sorte dénaturé. Du même coup la société et l'économie sont élaborées et fonctionnent comme comme si tout était sorti d'usine, normalisé, calibré. Eh bien, non il y a erreur. En dépit de tous les changements, de tous les progrès, la Nature, ou Dieu, existent encore. Avec simplement quelques heures de neige ils viennent par un petit grain de sable détraquer une machine qui paraissait si bien huilée. Et il n'en faut pas plus pour que les acteurs de cette société pestent non seulement contre le temps, mais contre le gouvernement et ses administrations. Comme l'a dit Alain Madelin sur France3, le premier coupable c'est tout de même la neige! Et l'on devrait savoir que l'homme n'est absolument rien face aux forces supérieures. Et qu'il suffit de prendre le temps de laisser passer l'orage et la tempête de neige. Et point ne serait besoin que le Politique tente de rassurer l'opinion avec sa langue de bois habituelle. Jetée au feu, elle ne déneigerait certes pas les routes, mais elle réchaufferait un peu l'atmosphère des débâcles routières hivernales.